Paris : la socialiste Anne Hidalgo remporte la mairie
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Après des années passées dans l'ombre de Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo devrait accéder au siège de maire de Paris lors du prochain conseil municipal. En remportant les arrondissements clés que sont le 14e et le 12e, et malgré le basculement à droite du 9e, elle s'assure une majorité parmi les élus.
La succession de Bertrand Delanoë, « cela fait plusieurs années que j'y pense en me maquillant le matin » confiait Anne Hidalgo au Monde. C'est le 4 septembre 2012, après onze années passées dans les pas du maire de Paris, que l'ancienne inspectrice du travail quitte les arcanes de l'hôtel de ville pour se lancer dans la campagne. Un coup de semonce à gauche ! La discrète se lance dans la lumière et double dès le départ les ambitieux de sa famille politique. Adoubée par le maire sortant, forte de son avance et sans bruit médiatique, elle enchaîne les étapes, rallie ses adversaires internes et les inclut dans son équipe de campagne, pose un accord avec ses partenaires, constitue les listes et le programme.
En face, Nathalie Kosciusko-Morizet adopte la méthode opposée. De la primaireUMP jusqu'aux dernières semaines de campagne, la candidate multiplie les coups et dépense autant d'énergie à combattre la candidate socialiste qu'à parer les attaques des dissidents de sa famille politique. « Nathalie s'est crue plus intelligente que tout le monde », laisse tomber un ancien ministre sarkozyste. Mais comme Françoise de Panafieu en 2008 et Philippe Séguin en 2001, l'ancienne ministre s'est noyée dans le marigot de la droite parisienne, entraînée vers le fond par les barons locaux de l'UMP.
DISCRÉTION ET AUTORITÉ
« Anne a construit son truc brique par brique, et un jour on s'est réveillés et c'était fait, constate Marie-Pierre de La Gontrie, l'une de ses rivales historiques, première vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France et désormais assagie dans l'équipe de campagne de la candidate. Elle nous a surpris par son habileté et il fautdire qu'elle a plutôt fait un sans-faute. Elle a réussi à se mettre tout le monde dans la poche, à s'imposer dans son camp à bas bruit. »
Une discrétion qu'elle marie avec suffisamment d'autorité. « Elle sait articuler des moments de grande fermeté et une capacité d'écoute », décrypte Sandrine Mazetier, députée socialiste de Paris. « Elle a hérité du maire de Paris le même autoritarisme », poursuit Yves Contassot, conseiller de Paris EELV. François Hollande lui a rappelé ses «colères froides », le 18 septembre, alors qu'il épinglait la Légion d'honneur au revers de sa veste.
Anne Hidalgo, est à 54 ans, la première femme maire de Paris.
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