sábado, 25 de enero de 2014

La grande guerre au cinéma: LA VIE ET RIEN D'AUTRE, de Bertrand Tavernier

Cette année on commémore le centenaire de La Grande Guerre, la première guerre mondiale qui marquera tout le XXè siècle et de laquelle on connaît assez moins que de celle qui suivra du 1939 à 1945.
Le cinéma s'est approché à cet meurtrier événement dès le début. Ici je vous propose quelques fragments de films français qui l'ont eue comme élément protagoniste du récit ou comme symbole d'une idée plus transcendante.




LA VIE ET RIEN D'AUTRE (1989) est un extraordinaire film de Bertrand Tavernier (http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Tavernier) qui traduit très bien la crise morale qui s'en dérive de toutes les guerres, même si on en sort comme vainqueurs.

Synopse:

1920, deux ans après la fin de la Première Guerre mondiale, le commandant Dellaplane (Philippe Noiret) est chargé de recenser les soldats disparus. Il rencontrera sur son chemin deux femmes :
  • Irène, une dame du monde exigeante (Sabine Azéma) arrivant dans sa limousine cherchant son mari disparu ;
Pour raisons de déontologie, il s'oppose à sa hiérarchie lorsqu'elle lui ordonne de procéder à la recherche de la dépouille du poilu qui sera le soldat inconnu sous l'Arc de triomphe. Bien que troublé par le charme froid d'Irène qui n'arrête pas de croiser sa route, il poursuit sa tâche et va bientôt comprendre pourquoi Alice et elle, après un long parcours à la recherche de leurs hommes, vont se retrouver près d'un tunnel effondré où est enseveli un train sanitaire disparu. La vérité va bientôt lui apparaître, étrange et dure comme la vie, comme la guerre.

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Le fragment que vous pouvez entendre correspond à la lettre que le protagoniste, un commandant de l'Armée joué par le grand acteur Philippe Noiret  (http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Noiret) écrit à la dame qu'il aime (Sabine Azéma) et qui a quitté la France pour les États Unis une fois la guerre est finie.

OFF: 

"Irène, très chère Irène, Votre lettre m'a donné une très grande joie parce qu'elle m'apportait un grand espoir. Enfin vous! Enfin quelques mots me rendaient votre voix, votre regard, l'émouvante silhouette de mes jours et de mes nuits de solitude! Dieu veuille que mon message vous atteigne à New York avant ce grand départ que vous m'annoncez pour le Wisconsin. J'ai eu du mal à le découvrir sur mon globe. Comment vous y retrouverais-je si vous aviez l'imprudence d'aller vous y perdre?
"Nouvelle vie" dites-vous, "nouvelles têtes, nouveau départ". Qu'avez-vous besoin de toute cette nouveauté, vous qui renouvelez si bien toutes choses et notamment le vieux cœur des vieux hommes?
Vous n'avez compris ni mon trouble ni mon silence. Ai-je compris moi-même? J'étais, je suis encore tremblant de mon immense tendresse, et votre véhémence, votre flamme me paralysaient... nuit effrayante dans mon souvenir. Il suffisait que je murmure les trois mots dont vous me lanciez le défi et je me suis tû. Aujourd'hui, je les crie cent fois par jour, de toutes les forces qui me restent, souhaitant qu'ils passent la formidable étendue qui nous sépare: je vous aime, oui je vous aime, à jamais.
Cet aveu vous donnera à rire après autant de mois de séparation. Il me soulage, il m'assure que je suis vivant, en paix avec moi même; le reste ..
J'ai pris de grandes résolutions. Par exemple, celle de me séparer de l'Armée, laquelle n'a d'ailleurs fait aucune difficulté pour me libérer .
Et, comme j'ai de goût ni pour les villes ni pour les cravates j'ai regagné la terre de mon enfance où je dispose d'une maison de famille entourée de quelques hectares de rocaille et de vignoble .
Je vous offre sans trop d'illusion cette royauté dérisoire. Il est dix heures du soir. L'air sent l'odeur de crottin, de menthe et de caramel parce que j'ai fait tomber du sucre sur ma cuisinière. Demain matin j'irais voir si les sangliers de mon petit bois sont partis pour L'Espagne et je commencerai d'attendre. De vous attendre. Je vous attends déjà. Je n'attendrai pas plus de cent ans. Mettons sans haine .
Post scriptum: 
C'est la dernière fois que je vous importune avec mes chiffres terribles. Mais par comparaison avec les prosXXX à descendre sur les Champs Elysées lors le défilé de la Victoire, environ trois heures je crois, j'ai calculé que dans les mêmes conditions de vitesse, de marche et de formation réglementaire, la défilée des pauvres morts de cette inexpiable folie n'aurait pas durée moins d'onze jours et d'onze nuits. Pardonnez-moi cette précision accablante.
À vous, ma vie"

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